Kidnappés !
Richard Khadambi
Abraham Muzee

Mon copain Kiki et moi-même, nous adorons partir explorer, et nous connaissons bien notre quartier. Nous sommes sortis de l'école et avons discuté des endroits que nous pourrions aller explorer ce jour-là.

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Et, même si le père de Kiki nous avait bien dit de ne pas y aller, nous avons décidé de couper à travers le grand terrain vague près de l'ancienne voie ferrée. Au bout d'un moment, nous avons remarqué qu'un bonhomme de grande taille vêtu d'un long manteau noir marchait lentement derrière nous.

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Nous avons ralenti pour regarder le bonhomme. Sa peau était couverte de boutons. Ses lèvres étaient trop petites pour couvrir ses dents d'un brun foncé. Il avait une cicatrice profonde sur la moitié du visage. Le bonhomme nous suivait!

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Nous avons décidé de nous arrêter et de faire face à l'inconnu. Mon cœur battait si fort que je pensais qu'il pouvait l'entendre. Je le dévisageai et examinai ses traits et ses vêtements. Il n'aima pas que je le regarde de si près. Il se mit à crier: "Qu'est-ce que tu regardes, fiston?"

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À ce moment là, nous avons fait demi-tour et sommes partis en courant. Je n'étais pas assez rapide. Il me rattrapa par la chemise et me tira brutalement vers l'arrière d'une seule main. Le bonhomme me serrait tellement fort que j'ai cru que mes côtes allaient casser. Mais mon ami Kiki s'était échappé.

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Le grand bonhomme me souleva comme un morceau de papier froissé. Il me jeta dans une camionnette noire garée sur le terrain vague. Puis il s'installa à l'avant de la camionnette. Un autre homme à l'intérieur de la camionnette m'a bandé les yeux et m'a attaché les mains derrière le dos. Puis le conducteur a démarré aussi vite qu'une ambulance.

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L'homme à côté de moi m'a mis un chiffon humide sur le visage. Le liquide sur le chiffon sentait bon, et m'a donné une sensation de somnolence et de vertige. Je me suis endormi. Quand je me suis réveillé, j'étais assis parterre dans une pièce sombre avec des toiles d'araignée et des souris. Je n'avais plus les yeux bandés.

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La porte de cette pièce sombre s'est ouverte bruyamment et un homme est entré avec une assiette. C'était l'homme qui m'avait attaché et endormi. "Tiens, voilà pour toi. Tu ferais mieux de manger parce que tu vas faire un long voyage", marmonna-t-il. Il a coupé la corde autour de mes poignets avec un couteau pointu qui pendait à sa ceinture.

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Quand j'ai entendu le mot "voyage", j'ai décidé de manger pour me donner des forces pour me sauver. Pendant que je mangeais, l'homme s'est assis et a fumé une cigarette. La fumée s'est répandue dans toute la pièce. Je n'avais pas fini de manger quand on frappa à la porte.

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Les deux autres hommes sont entrés en traînant un garçon. C'était Kiki! Ils l'avaient capturé, lui aussi. Maintenant, nous étions tous les deux pris au piège dans une pièce sombre.

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J'ai compris que le grand bonhomme laid était le chef du groupe. Il donnait des ordres aux deux autres. Mais l'homme qui m'avait apporté à manger ne semblait pas apprécier ce qu'ils faisaient. Un peu plus tard, nous les avons entendus se disputer à l'extérieur de la pièce. Leur chef criait: "Je me fiche que tu connaisses sa famille. Tu ne peux pas changer d'avis maintenant."

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Cette dispute nous a fait comprendre que l'un d'eux nous connaissait. Je me demandais qui c'était. Kiki a déclaré: "nous devons trouver un moyen de nous échapper. Nos parents n'ont pas l'argent pour payer." Je détachais mon ami et la chance fut de notre côté. Les hommes continuaient de se quereller et commencèrent à se battre. Nous avons tranquillement verrouillé la porte de l'intérieur et commencé à chercher comment nous échapper.

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Nous avons remarqué de minces fentes de lumière qui passait entre de vieilles planches de bois clouées sur un mur. Nous avons tiré sur une planche jusqu'à ce que les clous sortent du mur qui s'effritait. Nous avons tiré une autre planche, et une autre, jusqu'à ce que la faible lumière devienne plus intense. Il y avait une petite fenêtre cassée colmatée avec ces planches!

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On s'est décidé rapidement. Kiki était plus rapide et plus petit que moi ; c'est lui qui courrait chercher de l'aide. Nous avons recouvert le verre cassé de l'embrassure avec nos vestes d'écoles, et je l'ai aidé à grimper.   Kiki s'est extirpé par la fenêtre. Le sol à l'extérieur n'était pas très bas, et je l'ai entendu atterrir sur ces pieds, et respirer profondément. Puis il a disparu.

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Entre-temps, les hommes avaient entendu le bruit que nous faisions, et donnèrent des coups de pied sur le verrou de la porte. Ils ont fait irruption dans la pièce et regardé la fenêtre pendant une bonne minute. Puis ils se sont précipités dehors, se poussant les uns les autres, ne sachant pas trop dans quelle direction aller. Les hommes étaient furieux, surtout l'horrible chef. Il me frappa, tout en hurlant: "Tes parents vont le payer!"!

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Les hommes ont recloué les planches sur la fenêtre et m'ont enfermé dans la pièce. Mais ils n'arrivaient toujours pas à se mettre d'accord sur ce qu'il fallait faire -- je pouvais les entendre qui se disputaient encore. L'homme qui fumait beaucoup voulait me laisser partir. Le chauffeur s'inquiétait: et si mon copain retrouvait le chemin et amenait la police. Et l'horrible chef, lui, il voulait l'argent de la rançon.

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Il s'est écoulé ce que m'a semblé une éternité avant que je n'entende de petits coups frappés à l'extérieur, sur la fenêtre cassée. La voix d'une grande personne m'a dit: "N'aie pas peur. La police est là. Allonge-toi sur le sol, couvre-toi la tête, et ne bouge pas."

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Je ne suis pas sûr de ce qui s'est passé par la suite. Mais il s'en est passé des choses! Les hommes furent pris par surprise quand la police a fait irruption dans la pièce où ils se trouvaient. Il y a eu beaucoup de cris et de bruit, et des coups de feu.

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Une policière a ouvert la porte de ma cellule. Elle m'a relevé et enveloppé dans une couverture. Elle me dit: "Ton copain a eu la chance. Il a trouvé la route principale près d'ici. Nous étions en patrouille quand il est arrivé en courant dans la rue. Après avoir entendu son histoire, nous avons appelé des renforts et sommes venus donner une leçon à ces criminels!"

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Les trois hommes ont été arrêtés, menottés et entassés dans un fourgon de police. Je suis entré dans une voiture avec la policière. Elle m'a ramené chez mes parents qui étaient inquiets. À partir de ce jour, Kiki et moi avons été plus prudents quand nous partions explorer.

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Kidnappés !
Author - Richard Khadambi, Collins Kipkirui
Translation - Véronique Haour, Translators without Borders
Illustration - Abraham Muzee
Language - French
Level - Longer paragraphs